DERNIERE GENERATION

Je suis dans ma cellule avec le Belge, un des seuls gars que j’apprécie réellement ici, on vient de fumer un peu, et je lui explique qu'à mon époque, quand j'avais 15 ou 16 ans, il n'y avait pas encore Internet (il a 26 ans). Il n'arrive pas à concevoir un monde sans Internet. Je réalise que j'appartiens à la dernière génération de véritables humains. J'ai connu un monde avec des interaction réelles, comme elles l'ont été depuis la création de l'humanité.

Nous n'avions qu'un seul monde dans lequel vivre, sans ce monde virtuel, superficiel et déshumanisé, cet univers de mensonges où tout n’est que façade, désirs vides, et où les pires fantasmes sont accessibles d’un simple clic.

Un monde où les lâches peuvent insulter sans conséquences. Comme dit Mike Tyson, “Les réseaux sociaux ont rendu les gens trop à l’aise pour insulter les autres et ne pas recevoir un coup de poing dans la gueule pour cela.”

Je le vois se gratter la tête, clairement incapable de comprendre ce que je lui dis. Et là, je réalise que tout est foutu ! Si j'ai raté ma vie à l'échelle personnelle, l'humanité a elle aussi raté la sienne. Tout a foiré !

Le Belge me souhaite une bonne nuit. Les portes se ferment pour la nuit. Me voilà seul dans ma cellule. Je fume un autre joint et je continue mes réflexions.

L’état du monde doit aussi avoir une correspondance physique, à l’échelle du cosmos, au niveau de la matière. Une sorte de dérèglement. Comme l'univers est en expansion, l’unité se dissout et le gouffre entre les êtres s’élargit. Cela doit avoir une dimension supérieure. Nous ne pouvons pas avoir autant de pouvoir. Il est évident que nous arrivons à la fin d’un cycle, l’effondrement est imminent, mais la vie continuera peut-être sous une autre forme, supérieure, je l'espère.

Comme le Belge ne peut concevoir un monde sans Internet, la plupart des humains (surtout les Occidentaux) sont incapables d’imaginer un système de croyances différent, d’autres philosophies qui, pourtant, il n’y a pas si longtemps régnaient. Le temps et l’espace étaient perçus d’une manière totalement différente. La vie, l’amour, la mort, tout avait une autre signification. Je hais cette époque moderne, tout comme je hais l'homme que je suis, car j’en suis le produit. Je vomis sur le conformisme actuel, sur la bien-pensance.

L’esprit de rébellion est mort, même les artistes sont devenus ultra-conformistes et ne sont plus que des chiens du système. Cette époque castratrice, avilie, souille les âmes et nous réduit à une condition de morts-vivants. Esclaves de nos désirs, égocentriques, narcissiques, névrosés. Ils se sont substitués à Dieu et l’ont crucifié de nouveau.

Le mot liberté est sur toutes les lèvres, mais il n’a plus de sens. Ils ont violé la liberté, l’ont prostituée. Vous m’avez enfermé, battu, presque tué, mais je ne céderai pas. Je ne me soumettrai pas. Je resterai libre, peu importe le prix à payer. Il n’y a plus d’amour, de noblesse, ni d’aventure. Tout est légiféré, les libertés individuelles se réduisent chaque jour. Bientôt, nous ne serons même plus libres de penser. Au nom du bien, de l’inclusivité, ils nous bâillonnent. Mais qu'ils aillent se faire foutre ! Qui m’empêchera de parler, de crier, de tout casser si j’en ai vraiment envie ? Je ne crains ni les coups ni la prison, j’ai déjà surmonté tout ça. Je suis vivant, et plus fort que jamais. Je resterai un esprit rebelle et libre.

Ils vénèrent la planète, mais méprisent leur prochain, qui meurt de faim et dort dans la rue à quelques mètres d’eux. Je vais citer Rousseau même si je ne le porte pas particulièrement dans mon cœur : Défiez-vous de ces cosmopolites qui vont chercher loin dans leurs livres des devoirs qu’ils dédaignent de remplir autour d’eux, Tel philosophe aime les Tartares, pour être dispensé d’aimer ses voisins. Le cosmopolitisme est une menace pour les liens sociaux et les communautés locales, car il encourage l’indifférence et la superficialité envers les réalités concrètes et les besoins des autres.

Ces idéologies modernes, telles que le féminisme, l'écologie ou les droits des homosexuels, sont des instruments utilisés pour renforcer un système de contrôle social plutôt que de provoquer un véritable changement. Bien qu'elles abordent des problématiques légitimes, elles sont instrumentalisées pour détourner l'attention des véritables enjeux sociaux et économiques. L'accent mis sur ces causes mène à un conformisme, où la liberté individuelle est restreinte sous couvert de "bien-pensance" et d'inclusivité, tout en dissimulant les inégalités profondes du système. Ces mouvements, sont récupérés par les institutions, deviennent un outil de gestion sociale, empêchant des changements significatifs et permettant au système de rester en place, de manière plus liberticide.

Le projet socialiste est mort, et aujourd’hui, on ne parle plus de classes sociales. Au lieu de combattre ce système, toutes ces idéologies ne font que le renforcer. Les inégalités cachées sous la surface ne cessent d’augmenter. La faim dans le monde a considérablement augmenté ces dernières années. En 2023, environ 733 millions de personnes, soit une sur 11 à l'échelle mondiale et une sur cinq en Afrique, ont souffert de la faim. La population carcérale mondiale ne cesse d’augmenter. En 2021, on estimait que plus de 11 millions de personnes étaient incarcérées à travers le monde. Les États-Unis, (le pays de la liberté !) comptaient le plus grand nombre de détenus, avec plus de 2,1 millions de prisonniers.

Ces mouvements sociaux contemporains, loin de remettre en cause les structures de pouvoir, finissent par les soutenir et détournent l’attention des véritables problèmes sociaux. Ils détruisent la cohésion sociale et ne font que monter les individus les uns contre les autres : Diviser pour mieux régner !

Les empires finissent toujours par disparaître, mais de la façon dont le monde est organisé, l'humanité entière doit disparaître, renaître, se réinventer. Un autre modèle est forcément possible.

RÉVEILLEZ-VOUS ! Détruisez les barrières érigées autour de vos esprits, brisez les chaînes du conformisme ! La révolution commence à l’intérieur ! Faites le bien autour de vous, à votre échelle !

Comme dans 1984 de Orwell, désormais, chaque individu se transforme en un flic du système. Ils vous réprimandent, vous dictent comment penser, vous culpabilisent, vous brûlent sur le bûcher social. Les libres penseurs sont devenus les nouveaux hérétiques, condamnés à être consumés par les flammes de la conformité.

Brûlez plutôt votre ego, dissipez l'épais brouillard qui vous empêche de voir la réalité.

À bas le capitalisme, le matérialisme, le libéralisme et tous ces putains de termes en -ismes !

Rejetez tous ces faux combats, ces causes abstraites, qui finalement ne servent qu’à vous rassurer sur votre propre bonté, à flatter votre égo, car souvent elles ne débouchent sur rien de concret. Contentez-vous de faire le bien, personne n’a besoin de vous le dicter, car il est inscrit dans vos cœurs.

Ne respectez pas les lois si elles s’opposent à l’ordre naturel des choses, ou tout simplement au bon sens. N’hésitez pas à recourir à la violence si cela est justifié, si c’est nécessaire.

Que commence l'ère de la véritable révolution !